L’emploi intermittent du spectacle : une reprise confirmée et des dynamiques contrastées

Bien que le secteur se féminise progressivement, 60,9 % des intermittents sont encore des hommes, avec un âge moyen de 40 ans. En termes de métiers, le paysage reste dominé par les profils artistiques (65 %) – principalement des musiciens, chanteurs et acteurs – tandis que 35 % occupent des postes techniques (son, lumière, régie…).

À noter : un quart des intermittents n’effectue qu’un seul contrat sur l’année, preuve de la grande variété des parcours et de la précarité qui persiste pour certains professionnels.

Sans surprise, l’Île-de-France demeure le premier vivier d’intermittents, concentrant 38,4 % de l’ensemble des salariés, loin devant l’Occitanie (9,1 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (8,6 %). Côté employeurs, on dénombre 115 000 structures déclarées, dont près d’un tiers (29,1 %) relèvent des « secteurs professionnels » (spectacle vivant, audiovisuel, diffusion TV et radio). Ces acteurs spécialisés sont responsables de plus de 90 % de l’activité totale (en heures travaillées et masse salariale), attestant leur poids considérable dans la filière.

Le spectacle vivant (arts de la scène, concerts, théâtre, danse) représente 47,6 % des heures totales travaillées, dopé notamment par une offre culturelle en plein renouveau.

L’audiovisuel (cinéma, télévision, radio, production) en capte 41,4 %, tout en concentrant la moitié de la masse salariale totale grâce à des productions souvent plus coûteuses. Malgré un léger repli du volume de contrats dans l’audiovisuel, la production cinématographique, la postproduction et l’édition vidéo maintiennent des budgets élevés, confirmant le dynamisme de ce segment.

Si les chiffres 2023 témoignent d’un net rebond, ce de 2024 s'annonce aussi croissant :

"Au cours du 1er trimestre 2024, 49 900 employeurs (+5,3% par rapport au 1er trimestre 2023) ont employé au moins un salarié intermittent du spectacle relevant du champ d’application des annexes 8 et 10 de l’Assurance chômage. Tous les autres indicateurs sont stables ou à la hausse sur la même période : de +0,1% pour le volume d’heures travaillées à +2,2% pour le nombre de contrats de travail". Source France Travail. 

Mais ces chiffres soulignent également les fragilités du secteur : nombreuses petites structures hors « secteurs professionnels », concentration géographique, forte proportion de contrats uniques dans l’année. Les enjeux autour de la pérennisation de l’emploi, de la protection sociale et du soutien à la création restent plus que jamais d’actualité.

Au final, l’emploi intermittent du spectacle apparaît résolument tourné vers l’avenir. Les tendances observées : hausse globale des effectifs, diversification des métiers, légère progression de la part des femmes et maintien de la dynamique sur le spectacle vivant, etc. Elles dessinent un écosystème riche, encore marqué par de fortes disparités. De quoi nourrir les réflexions pour conforter la relance de tout un secteur culturel.