Philippe Raybaudi : l’homme qui murmure à l’oreille des Widelux

Perdu dans les montagnes sauvages de l’Oisans, loin du vacarme urbain, un petit coin de paradis mécanique fait battre le cœur des passionnés d’argentique. Ici, pas de robots, pas de chaînes de production, juste un homme, des outils, et une passion tenace : Philippe Raybaudi, maître réparateur et gardien des Widelux.

Le Widelux, c’est un peu le vaisseau spatial de l’argentique. Son objectif rotatif balaie la scène comme un radar, capturant le monde dans des panoramas à couper le souffle. Un bijou japonais des années 50 à 80, aussi capricieux qu’époustouflant… et désormais orphelin. Depuis la fermeture tragique de la société Panon, plus aucun plan, aucune pièce d’origine. Alors, qui appeler quand son Widelux fait des siennes ? Ghostbusters ? Non. Philippe Raybaudi.

Depuis plus de 40 ans, cet artisan magicien remet sur pied Rolleiflex, Hasselblad, Makina… mais surtout les cultissimes Widelux. Son secret ? Une maîtrise de la micromécanique à faire pâlir un horloger suisse, un laboratoire d’outils customisés, des huiles millésimées et une patience d’orfèvre.

Chaque restauration est un ballet de gestes précis, une danse lente et méthodique. Ici, le temps ne se compte pas en minutes, mais en amour du travail bien fait. Et oui, c’est parfois long. Mais une renaissance, ça se mérite.

Faire restaurer un appareil photo vintage, c’est un acte éco-responsable. Une façon de dire “non merci” à la surconsommation et “oui s’il vous plaît à une économie plus durable”. Chez Philippe Raybaudi, chaque vis ressuscitée, chaque lentille nettoyée, chaque tourelle redémarrée évite un objet de plus à la benne.

Son site internet est à l’image de son atelier : simple, sans superflu, mais diablement efficace. Il y partage son quotidien, ses délais, ses outils, et ses réflexions sur un métier qui frôle l’extinction. Il parle vrai, travaille bien, et laisse parler la qualité. Loin du marketing, proche du réel.

Envoyer son appareil chez Philippe Raybaudi, c’est une transmission, un partage, un savoir-faire. Un hommage aux gestes anciens, à la lenteur choisie, à la beauté du détail.
C’est confier une part d’histoire à quelqu’un qui saura l’écouter, la comprendre et la sublimer…