Deezer et la Sacem : un duo pour une rémunération plus équitable | Linkaband ©

Deezer et la Sacem : un duo pour une rémunération plus équitable

Une bouffée d’air frais pour les artistes… et peut-être leurs fans ! Derrière nos playlists préférées se cache un système de rémunération des créateurs et éditeurs souvent jugé opaque ou inéquitable. Aujourd’hui, Deezer et la Sacem lèvent enfin le voile sur un nouveau modèle, le « Artist-Centric », qui pourrait bien changer la donne dans l’univers du streaming musical.

Deezer et la Sacem un duo pour une rémunération plus équitable

Deezer et la Sacem un duo pour une rémunération plus équitable

Une première évolution majeure depuis 15 ans

Depuis l’explosion du streaming au milieu des années 2000, la répartition des revenus entre plateformes, labels et artistes est restée globalement inchangée. Les artistes, en particulier les moins connus, peinent souvent à obtenir une juste rémunération de leurs œuvres. Consciente de ces limites, la plateforme française Deezer s’est associée à la Sacem (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) pour instaurer une mise à jour mondiale de la rémunération des droits d’auteur. Cet accord, annoncé ce 15 janvier 2025, donne naissance à un système de rémunération plus juste et plus transparent.

Les 2 grandes lignes du modèle « Artist-Centric »

Récompenser l’engagement des fans

Plafond utilisateur : Afin d'éviter qu’un seul utilisateur particulièrement actif n’influence de manière disproportionnée la répartition des royalties, un plafond est instauré pour limiter l’impact qu’il peut avoir sur le système de rémunération.

Double rémunération pour les artistes engagés : Les artistes qui parviennent à générer au moins 1 000 écoutes mensuelles provenant de 500 abonnés distincts verront la valeur de leurs streams doublée. Cette mesure vise à mieux récompenser ceux qui suscitent un engagement fort de leur communauté, tout en encourageant la découverte et la promotion de nouveaux talents.

Lutter contre la fraude et les contenus parasites

Nettoyage du catalogue : Deezer va supprimer les contenus frauduleux ou inactifs depuis plus de 12 mois. Ce grand ménage de printemps numérique vise à redonner de la visibilité aux créateurs légitimes.

Exclusion des sons fonctionnels : Les bruits blancs, méditations ou autres enregistrements dits « non musicaux » seront exclus du calcul des royalties, afin de garantir que seuls les artistes musicaux soient rétribués.

Soutenir une économie musicale durable

En s’attaquant de front aux manipulations et en récompensant plus équitablement les musiciens, cette évolution pourrait à terme stabiliser l’industrie du streaming et encourager les artistes à créer sans risquer de voir leur travail noyé dans un océan de contenus parasites.

Du côté de Deezer, son CEO, Alexis Lanternier, explique :

« Chez Deezer, nous innovons en permanence au service de l’industrie musicale. Notre nouveau modèle garantit qu’une part plus importante de ce que paient les abonnés revient aux artistes qu’ils écoutent, tout en permettant de lutter contre la fraude. »

La Directrice Générale de la Sacem, Cécile Rap-Veber, abonde dans le même sens :

« Le modèle “Artist-Centric”, développé en France, valorise la vraie musique, exclut les contenus parasites et reflète mieux la diversité musicale. Nous saluons l’engagement de Deezer envers les créateurs et éditeurs. »

Une initiative qui pourrait faire école

Le secteur de la musique en ligne, dont les revenus dépassent aujourd’hui plusieurs milliards d’euros à l’échelle mondiale, observe cette initiative de très près. Car si Deezer et la Sacem réussissent à rééquilibrer efficacement la répartition des revenus, d’autres plateformes – Spotify, Apple Music, YouTube Music et consorts – pourraient s’en inspirer pour créer un écosystème plus vertueux. Rappelons qu’auparavant, certains débats autour de la « répartition user centric » s’étaient heurtés à des résistances, faute de consensus parmi les différents acteurs de la filière musicale.

Streamer ses morceaux préférés en ayant la satisfaction de contribuer à un système de rémunération plus vertueux, ce sera peut-être bientôt normal.

Bryan Kulka

Bryan Kulka

Journaliste international constamment en quête d'évasion. Après avoir exploré l'Amérique Latine et l'Asie, il atterrit aujourd'hui sur la planète Linkaband pour une nouvelle aventure musicale.

Newsletter

On vous prévient,On aime les cookies

On utilise quelques services pour mesurer notre audience, entretenir la relation avec vous, et garder le contact !

En savoir plus sur nos cookies
Non merciJe choisisOK pour moi